"Demeure ancestrale dont les origines remontent avant le XVIIIème siècle par l’édification du « Pavillon de chasse » puis du château au XIXème siècle sous Napoléon III, propriété de la famille Champy, la plus ancienne maison de vin de Bourgogne et de ses héritiers successifs.
Suite à son acquisition, d’importants investissements, beaucoup de courage, d’efforts physiques, de volonté et de passion ont été nécessaires et furent déployés dans cette titanesque entreprise de rénovation. Réfection d’une grande partie de la toiture, installation du chauffage central, climatisation, sanitaires, électricité, remise en état des magnifiques parquets, décoration en trompe l’œil, sauvegarde sur le perron du château d’une jolie marquise attribuée à Gustave Eiffel.
Et pour l’agrément total de l’endroit, une piscine créée dans une clairière où le soleil étend largement ses rayons, accueillant la baignade et ses baigneurs autant que les amateurs de bains de soleil. Aujourd’hui le château retrouve enfin une vie, la récompense est là, visible et satisfaisante… Bien des défis restent à venir, et autant d’amoureux des vieilles pierres à accueillir. Hauts les cœurs !
Dans ma jeunesse déjà, j’étais attirée par les maisons anciennes. Je les comparais à celle de mon parrain où avec mes parents nous allions très souvent. Mon père y avait grandi et, pour nous, c’était chaque fois un vrai plaisir d’y être accueilli et je m’imprégnais en même temps, inconsciemment, du charme de la maison, du parc où je jouais avec mes cousins et cousines. Ah les beaux jours !
Sans doute ce temps merveilleux a-t-il été initiateur de mon désir de vivre dans cette merveilleuse ambiance de la campagne où la vie est rythmée par la cloche de l’église du village.
Le temps passant, je me suis rapprochée de ces lieux qui à mon sens ne doivent pas tomber dans l’oubli, et l’indifférence, renforçant ma détermination à les sauver.
Infirmière de profession j’ai connu Tailly en venant faire des soins dans la propriété voisine. L’ambiance et le charme de l’endroit, l’odeur d’ail sauvage qui se dégageait du parc venait ajouter au sentiment d’un passé retrouvé, tant la similitude était forte avec les souvenirs de l’enfance. La propriété était dans un état d’abandon total, sans entretien, laissant place aux atteintes du temps.
Dans le parc, les arbres ont grandi de façon anarchique, certains même plus que centenaires, de dimensions impressionnantes et d’essences rares sont répertoriés dans les guides de la forêt. Cette liberté laissée à la nature aura permis à toute une faune de s’installer et prospérer. Plusieurs espèces d’animaux s’y sont multipliés, des oiseaux, des écureuils, des escargots, qui en famille, traversent les pelouses et s’aventurent tout près de la maison. Un ruisseau traverse la propriété et les canards sauvages viennent y faire leurs ébats. Autant d’instants furtifs et privilégiés à la vue des chevreuils, des biches et leurs petits."
Christine Cabaret
Propriétaire